La question de Maxime
Bonjour, je suis actuellement à la recherche d’un emploi cadre. Lors de mon dernier
entretien, un recruteur m’a demandé quel était le montant de mon dernier
salaire et me demande ma dernière fiche de paie comme preuve. Que dois-je
faire ? Quelles sont les bonnes pratiques en la matière ? Merci.
Salutations. Maxime
La réponse de Julie Pons
Julie Pons est Manager Senior chez Spring France
Cher Maxime, merci d’évoquer ce sujet essentiel dans la vie de chacun d’entre nous, mais
ô combien tabou en France ! Si dévoiler le montant de son salaire est
courant dans d’autres pays comme les États-Unis, il n’en est rien chez
nous. En la matière, les Français pratiquent plutôt l’adage « pour vivre
heureux, vivons cachés ». Mais refuser de fournir cette information au
consultant d’un cabinet de recrutement est une erreur.
Voici trois bonnes raisons de parler salaire lors d’un entretien en vue
d’un processus de recrutement :
1. Des grilles salariales liées au métier et à l’expérience
professionnelle
De par sa fonction, le consultant a une bonne connaissance des salaires
pratiqués selon le métier, l’expérience professionnelle et les diplômes.
Fournir son salaire actuel et ses prétentions permet au candidat de savoir
s’il est conforme aux pratiques du marché ou non. Le consultant va donc
l’aiguiller, le conseiller et lui indiquer la fourchette la plus pertinente
à proposer à ses clients pour améliorer son employabilité.
2.Des grilles salariales géographiques
Le consultant connaît aussi toutes les pratiques salariales régionales. Il
est de notoriété publique qu’à métier et compétences égales, les salaires
varient d’une région à l’autre et cette différence peut s’avérer
relativement conséquente. Or, bien souvent les candidats qui changent de
région affichent une méconnaissance de ces spécificités. Cela est d’autant
plus vrai chez les candidats d’Ile-de-France postulant en province. Leurs
prétentions sont parfois au-delà des montants pratiqués en région.
3. Les budgets alloués par les entreprises
Dans la plupart des cas, le consultant connaît le budget de recrutement
alloué par l’entreprise. Un écart de salaire significatif peut donc être
fatal à un candidat mis en concurrence avec d’autres dont les prétentions
correspondent davantage à ce que peut offrir l’entreprise. Là encore, le
recruteur saura dire au candidat s’il est dans la cible ou bien totalement
hors budget de l’entreprise.
Au regard donc de ces trois points, Maxime, il est certain que la requête
de votre consultant concernant le salaire et les prétentions salariales
constitue un élément fondamental de votre processus de recrutement et non
une intrusion dans votre vie privée. Vous pouvez, bien entendu, refuser de
fournir vos bulletins de salaire mais avez tout intérêt, en revanche, à
communiquer le montant de votre dernière rémunération. Cette demande doit
être perçue comme une information fondamentale de votre employabilité. Car
un profil, aussi performant soit-il, ne retiendra pas l‘attention d’un
recruteur si celui-ci est dans l’incapacité de le rémunérer.
Mini Bio
Julie Pons, est Manager Senior chez Spring France au sein du bureau de Toulouse. En poste depuis sept ans, Julie recrute des profils de techniciens et de cadres en Finance, Ressources humaines et dans le domaine du juridique pour tous types d’entreprises et cabinets spécialisés.
Établir une relation de confiance avec chaque candidat est au cœur de ses préoccupations. « Nous définissons un projet professionnel et formons un binôme tout au long du process de recrutement afin de trouver la meilleure opportunité en adéquation avec la demande du client. »